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Comprendre les cycles de vie des matériaux
cosmétique bio en auvergne

Comprendre les cycles de vie des matériaux

Dans un contexte où les enjeux environnementaux sont au cœur des débats, la demande de produits plus respectueux de l’environnement ne cesse d’augmenter. Ainsi depuis quelques années la mode est à l’emballage “bio” et “naturel”, les mots comme biosourcé, biodégradable, compostable ou encore recyclable reviennent très souvent mais sont la plupart du temps mal utilisés ou mal compris.

Un produit biosourcé est fabriqué à partir de matières premières renouvelables qui peuvent être d’origine animale ou végétale (cellulose, canne à sucre, bois…). Le terme biosourcé concerne seulement l’origine des matières premières utilisées pour fabriquer le produit et ne garanti en aucun cas que ce dernier soit biodégradable ou recyclable.

La biodégradabilité  quant à elle concerne la fin de vie du produit, celui-ci est dit biodégradable s’il se dégrade sous l’action de micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) sans effet néfaste sur l’environnement. En effet lors de sa décomposition le matériau rejette seulement de l’eau, du méthane et du dioxyde de carbone. La dégradation n’a lieu que dans des conditions environnementales favorables (température, humidité, lumière, oxygène…) : par exemple un matériau photodégradable (dégradation sous l’effet de rayons UV) ne pourra pas se décomposer (ou bien très lentement) s’il n’est pas exposé à la lumière. Le facteur temps rentre également en jeu dans la définition car à long terme tout produit laissé dans la nature finit par se décomposer : selon la norme européenne NF EN 13432 [1] un produit est considéré comme biodégradable s’il atteint 90% de sa décomposition en 6 mois maximum. Un légume est biodégradable (décomposition au bout de quelques jours, voire quelques semaines) alors qu’un sac plastique ne l’est pas (décomposition au bout de 450 ans) [2]. Finalement il est important de noter que les écosystèmes ont une capacité d’absorption des produits biodégradables limitée, ainsi même des matières biodégradables peuvent finir par endommager l’environnement lorsqu’elles sont en quantités trop importantes (exemple avec l’eutrophisation des océans).

Attention un matériau biosourcé n’est pas forcément biodégradable, l’inverse étant également vrai.

Un produit est compostable s’il répond à certains critères (fixés par la norme NF EN 13432 [1]) concernant la dégradation, la taille des résidus, la teneur du matériau en métaux lourds et la variation des paramètres physico-chimiques lors du compostage.

Certains emballages peuvent être compostables dans le jardin, cependant dans la plupart des cas le compostage doit se faire dans des installations industrielles spécialisées. Un produit compostable est forcément biodégradable mais l’inverse n’est pas tout le temps vrai.

Le recyclage est un procédé qui s’applique à certains déchets lorsque ces derniers arrivent en fin de vie : un produit est recyclable s’il peut être réintroduit dans le cycle de production et remplace ainsi partiellement ou totalement la matière neuve utilisée dans la fabrication d’un nouveau produit. Un matériau peut être recyclable sans pour autant être compostable ou biodégradable (ex : le verre).

Dans le domaine des cosmétiques, les matériaux les plus utilisés pour l’emballage sont le verre, l’aluminium, le papier et le plastique (en particulier PE, PET et PP). Quel est l’emballage le plus respectueux de l’environnement ?

Lorsque l’on veut analyser l’impact environnemental d’un produit il faut prendre en compte tout son cycle de vie, ce dernier englobe le choix des matières premières jusqu’à la fin de vie. La plupart du temps on ne regarde que certaines phases alors que chaque étape a son impact.

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Cycle de vie d’un produit. (Source : Ademe)

Le Verre

Le verre est souvent vu comme un matériau plus écologique que le plastique dû au fait qu’il est recyclable à l’infini. Cependant sa fabrication ainsi que son recyclage sont très énergivores, en réalité l’impact environnemental du verre n’est donc pas moins important que celui du plastique, au contraire il peut être pire : par exemple une bouteille de jus de fruit de 1L émet 345g de CO2 au cours de son cycle de vie si elle est en verre, contre 129g de CO2 si elle est en PET [3]. La recyclabilité d’un produit ne doit donc pas être le seul critère pris en compte pour en mesurer l’empreinte écologique. Dans le cas du verre, une alternative au recyclage est la consigne puis la réutilisation, dans ce cas le nombre de réutilisation, le lavage ainsi que le transport sont à prendre en compte dans l’impact environnemental [4].

L’Aluminium

L’aluminium est un métal qui se recycle à 100% et à l’infini, sans perte de ses propriétés. De plus son recyclage permet d’économiser 95% d’énergie par rapport à son extraction à partir des minerais. Pourtant en France c’est l’un des emballages les moins bien valorisés : le taux de recyclage des emballages ménagers en aluminium n’était que de 44% en 2018 [5]. Cela est principalement dû au faible taux de récupération et de collecte dans les centres de tri où tout ce qui est plus petit qu’un pot de yaourt n’est ni valorisé ni recyclé.

Le Papier

Le papier quant à lui est d’origine végétale, cependant sa fabrication a un impact non négligeable sur l’environnement : déforestation, utilisation de produits chimiques, consommation d’eau importante… Il est compostable mais la plupart des encres utilisées pour la décoration des emballages ne le sont pas et sont au contraire très nocives pour l’environnement. Le papier est recyclable mais pas infiniment (entre 5 et 7 fois) car à chaque cycle de recyclage les fibres de cellulose s’abîment, en conséquence le papier recyclé est de moins bonne qualité que le papier vierge.

Le Plastique conventionnel

Le plastique conventionnel possède de nombreux inconvénients pour l’environnement : il est dérivé du pétrole, n’est pas biodégradable et sa fin de vie pose des problèmes. Seuls certains plastiques, notamment le PE, le PP et le PET, se recyclent. Les plastiques recyclables ne sont pas pour autant moins polluants, en effet leur recyclage nécessite des installations spécialisées qui ne sont pas toujours présentes, et lorsqu’elles le sont, leur capacité de recyclage est bien souvent trop faible pour pouvoir traiter la totalité des déchets recyclables. Ainsi, dans le cas de la France, une grosse partie de nos déchets plastiques est envoyée en Afrique ou en Chine. Contrairement au verre le plastique ne peut pas être recyclé à l’infini, tout simplement car à chaque cycle de recyclage le matériau se dégrade, ce qui entraîne une modification de ses propriétés.  Malheureusement la majorité du plastique recyclable n’est pas recyclée et cela s’explique par plusieurs raisons :

  • il existe une multitude de résines plastiques, la formulation varie d’un emballage à un autre même si le plastique porte le même nom, par conséquent il est difficile de séparer efficacement les différents types de plastiques pour un recyclage efficace
  • les emballages multicouches (diverses couches de plastique superposées) sont impossibles à recycler car les plastiques ne peuvent pas être séparés
  • le recyclage n’est pas assez rentable : la plupart du temps recycler 1kg de plastique coûte plus cher qu’acheter 1 kg de plastique vierge

Qu’en est-il des emballages biosourcés (à base de bambou, chanvre, lin, canne à sucre…) ?

Tout d’abord biosourcé ne veut pas dire écologique ou biologique : ce terme se réfère seulement à la provenance des matières premières du produit et il n’est pas garanti que ces dernières soient issues d’une agriculture biologique. Ensuite il faut pouvoir cultiver ces matières premières, cela occupe donc des terres agricoles qui pourraient être utilisées pour nourrir la population et le manque d’espace pousse également à la déforestation. Le processus de fabrication est aussi à prendre en compte, en effet les procédés physiques et chimiques employés sont souvent très énergivores et polluants, sans compter l’utilisation de solvants organiques, nocifs aussi bien pour la santé que l’environnement.  Enfin, il ne faut pas oublier la provenance des matières premières : les emballages à base de canne à sucre sont moins toxiques que ceux à base de pétrole mais le transport par avion ou par bateau d’un continent à un autre contribue fortement à l’augmentation de l’empreinte carbone du produit. De plus, comme mentionné précédemment, un emballage biosourcé n’est pas forcément biodégradable ou recyclable. Contrairement aux idées reçues, les emballages dits “biosourcés” ne sont donc pas forcément plus respectueux de l’environnement que les emballages standards.

Ci-dessous, un tableau récapitulatif des différents types d’emballages mentionnés :

 

Type d’emballage Biosourcé Biodégradable Compostable Recyclable
Verre Non Non Non Oui
Aluminium Non Non Non Oui
Papier Oui Oui (mais pas la plupart des encres utilisées) Oui (mais pas la plupart des encres utilisées) Oui (5 à 7 fois maximum)
Plastique

conventionnel à base de pétrole (PE, PET, PP)

Non Non Non Oui (entre 5 et 10 fois)
Emballage biosourcé Oui Dépend du produit Dépend du produit Dépend du produit

En conclusion, il n’existe à ce jour pas d’emballage idéal vis-à-vis de l’environnement, chaque matériau ayant ses inconvénients et ses avantages.

Afin de réduire au maximum l’impact de l’emballage le choix du matériau doit se faire en fonction de multiples paramètres et prendre en compte tout son cycle de vie. Enfin l’utilisation et la fin de la vie du produit ayant un impact majeur dans le cycle de vie du produit, le consommateur doit également jouer son rôle et adopter un comportement responsable.

L’attitude de FLORISIS et choix des emballages pour les produits cosmétiques ?

 Cas de conscience par rapport à l’environnement, le coût des nouveaux emballages biosourcés et leur provenance, l’exigence au niveau hygiène, santé, microbiologie et stabilité du produit.

Il a fallu faire des choix :

  • Les crèmes forcément en flacon Airless, le Gel douche, Lait, Lotion Micellaire en flacons, ces différents emballages étant en plastique PE/ PET/ PP, recyclable, mais avec les inconvénients cités plus haut.
  • Pot et flacon en verre, car possible, pour le Baume Magic et le Sérum.

Et surtout le mieux pour l’environnement, c’est de consommer le moins possible.

C’est l’objectif de la gamme FLORISIS, en proposant des produits polyvalents, multi-actions, hyper performant qui permettent de diviser par 2,4,6 …le nombre de produits dans la salle de bain en fonction des habitudes de chacun.

[1]https://desbonneschoses.weebly.com/uploads/2/1/8/3/21832610/brve_description_de_la_norme_en_13432.pdf

[2] https://www.adeic.fr/2016/03/09/la-decomposition-des-dechets/

[3] « Synthèse de l’Analyse de Cycle de Vie comparative des emballages de Tetra Pak”. https://www.avnir.org/documentation/bdd/ademe/ACV-Tetra_Pak%20-%20Synthese_FR_vf.pdf

[4] Etude de l’ADEME “Analyse de 10 dispositifs de réemploi-réutilisation d’emballages ménagers en verre”. https://www.ademe.fr/analyse-10-dispositifs-reemploi-reutilisation-demballages-menagers-verre

[5] CITEO. “Chiffres clés du recyclage des emballages ménagers en 2018”